Avant de rentrer dans le vif du sujet, je dois prendre le temps de parler de nomenclature. Bon, je sais, ce n’est pas passionnant, mais c’est nécessaire. Plusieurs termes sont utilisés pour définir les personnes avec un haut potentiel intellectuel. Pour ne nommer que les plus populaires, on retrouve : HPI, HP(E), surdoué, douance, zèbre, surefficients mentaux, précoce, etc. Je voulais prendre le temps de me positionner sur ceux-ci, mais aussi d’expliquer pourquoi il en existe une pluralité.

Pourquoi cette pluralité ?
Déjà pour s’entendre sur un terme, il faudrait s’entendre sur la définition des personnes qui vivent avec cette réalité. Dans un autre article de mon blogue, j’ai abordé en détail les caractéristiques de ces personnes. Cependant, je dois tout de même donner des bases. Pour certains chercheurs, on définit un HPI, la douance, un zèbre… (vous avez compris) par son QI. Plus précisément, on admet qu’une personne a un HPI si elle a un QI de 130. Dans certains cas particuliers, notamment lorsqu’on parle de double exceptionnalité, on descend le seuil à 120 de QI. (Pour en savoir plus sur le QI c’est ICI et pour la double exceptionalité c’est ICI.)
Cette première définition ne définit pas grand-chose. On parle souvent de douance, de surdoué ou de douance intellectuelle. Certains font aussi la distinction que les surdoués ont une douance dans un champ précis comme la musique ou l’art. En France, le concept de douance est beaucoup plus défini par des caractéristiques propres aux personnes en question. Notamment, on nomme souvent comme critères : une rapidité de pensée (pensé dite en arborescence), une sensibilité émotionnelle et sensorielle, un sentiment de décalage avec les autres, un sentiment de justice qui dépasse l’égo et plusieurs autres caractéristiques (Pour en savoir plus c’est ICI). Ici, on parle donc plus tôt d’une façon d’être qui vient souvent (mais pas tout le temps) avec un QI élevé. On se retrouve souvent ici avec les termes haut potentiel intellectuel et haut potentiel émotionnel. C’est deux termes définissent tous les deux des personnes avec un haut potentiel (HP), mais avec soit un penchant vers l’intellectualisation ou soit vers une forte intelligence émotionnelle. Dans la plupart des cas, cette distinction n’est pas faite. Elle n’est pas parfaite, il y a beaucoup de points communs entre HPI et HPE et l’existence des deux n’est pas non plus irréfutable.
Dans le livre je pense trop de Christel Petitcollin, le terme des surefficients mentaux est utilisé. Ce terme nous ramène un peu aux mêmes idées que les autres. Des personnes qui ont un cerveau qui est toujours à la dernière vitesse. Le terme de précoce est de moins en moins utilisé. Il était plus utilisé pour désigner de jeunes élèves qui avaient une avance sur les autres par la précocité de leur capacité cognitive.
Finalement, un terme que plusieurs utilisent est celui de zèbre. Il a été utilisé et popularisé par la psychologue Jeanne Siaud Facchin. Ce terme veut montrer l’aspect unique de ses personnes qui ont chacune des rayures différentes, mais qui sont toutes des zèbres. Le zèbre est aussi une espèce non domestiquée. Par cette image, on veut montrer le caractère indépendant et différent de la pensée des zèbres.
Pourquoi je n’aime pas les différentes nomenclatures ?
Quand j’ai commencé à me concentrer sur le sujet, j’ai rapidement trouvé que la pluralité des termes reflétait le manque de compréhension et de consensus que la recherche a sur le sujet. Certains de ces termes, notamment la douance ou les surdoués amènent avec eux des préjugés et des stéréotypes. Un des objectifs de ce blogue est justement d’aller défaire ces préjugés et ces stéréotypes. Plusieurs personnes trouvent que le terme de douance et de surdoué est élitiste et qu’il donne l’impression d’être meilleur que les autres. Pour cette raison, je n’utiliserai pas cette nomenclature même s’il s’agit de l’une des plus répandues.
Selon moi, le terme de zèbre n’est pas suffisamment scientifique et ne rend pas justice à la réalité que vivent ces personnes. Les termes de HPI et HPE sont flous, car parfois ils sont utilisés comme une même réalité (HP) et parfois comme deux réalités complètement différentes.
Alors, quels termes prendre ?
Comment se retrouver dans tout cela alors ? Comment bien nommer cette réalité si particulière ? Comment faire pour bien communiquer ce sentiment de décalage sans paraitre « snob » ? Je n’ai malheureusement pas de réponse parfaite. Ce que je sais, c’est qu’il faut en choisir un (ou plusieurs) et être capable de bien définir ce qu’on attend par ce dernier. Dans ce blogue, j’espère pouvoir aider à définir et vulgariser ce concept que je ne nomme pas, mais bon ça arrive bientôt.
3…2…1…
Je te choisis HPI !
Vous l’aurez surement remarqué par le titre de mon blogue, mais je vais parler de personnes avec un haut potentiel intellectuel ou juste HPI. Je m’arrête sur ce terme pour plusieurs raisons. Je trouve qu’il est scientifiquement juste. Il représente bien comment je le vis et c’est celui auquel je me suis le plus identifié dans mon mode de fonctionnement. Je crois qu’il a moins de préjugé que surdoué et renvoie plus à un mode de fonctionnement global de la pensée. J’aurais pu prendre le terme de surefficients mentaux qui est aussi très juste, mais ce dernier est très peu utilisé.
Aussi, je ne vais pas parler de personnes HPE, car je trouve qu’on renvoie à une autre réalité qui n’est pas celle que je veux principalement aborder dans mon blogue. Alors, HPI, je te choisis comme mon premier Pokémon. Celui qui va me faire vivre une belle aventure, dans ce blogue, et que j’espère va pouvoir vous aider, vous qui lisez ces lignes. Et vous, avez-vous une préférence pour un terme ou un autre ?
Ps : À la suite d’une autre lecture sur ce sujet passionnant, j’ai découvert un autre terme, soit les philo-cognitifs. Ce dernier est approprié et rend plus compte de la réalité d’une personne HPI, mais il est peu utilisé. Je vous invite à lire mon article dédié au livre ICI pour en apprendre plus et, éventuellement, à lire le livre si ça vous intéresse.