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Le perfectionnisme est une réalité du quotidien de plusieurs HPI. Le perfectionnisme ne s’arrête pas juste à l’école ou au travail. Il est vrai que ces deux situations sont propices au perfectionnisme, mais il peut être présent dans beaucoup d’autres sphères. Par exemple, on peut retrouver le perfectionnisme au niveau des relations sociales. Une personne pourrait donc chercher des relations « parfaites » avec les autres. Cela peut créer des attentes élevés envers les autres et soi-même ce qui n’est pas nécessairement une bonne chose.

Dans mon cas, je travaille à diminuer mes standards de performances. Par exemple, ce même blogue que vous lisez a passé au travers de mon perfectionnisme. J’ai dû accepter que ce que j’écrierais ne soit pas parfait. J’ai fait des compromis avec moi-même en me disant que même si ce n’est pas parfait, je peux quand même aider autrui avec mon blogue. Je ne suis pas obligé d’être parfait. Chacun de mes articles ne sont pas obligés d’avoir des métaphores pour les rendre plus intéressants à lire ou des exemples incroyables pour capter l’attention des lecteurs. Bref,  la perfection n’est pas la seul finalité. Quelque chose peut être bien sans être parfait. Il faut accepter cela, car il n’y a rien d’objectivement parfait.

Je vais vous laisser entre de bonnes mains pour la suite de mon article. Une HPI qui a vécu et qui vit encore des difficultés liées au perfectionnisme va vous partager sa réalité.

L'anxiété de performance

J’ai toujours eu de la facilité à l’école et ça s’est reflété dans mes notes du primaire à l’université. Je dirais même que plus le niveau de difficulté augmentait, plus mes notes étaient excellentes. Chaque fois que je me prouvais que j’étais capable d’exceller, je craignais de revenir en arrière. Ma nouvelle réussite devenait mon nouveau standard. Ça ne venait pas de mes parents ni de mes enseignants. Je n’essayais pas d’impressionner quiconque, bien que c’était parfois un bonus attrayant. C’était plutôt une question identitaire. Un besoin de performer à la hauteur de mes capacités. Un besoin de me prouver ma valeur à travers des mesures externes comme le pourcentage dans mon bulletin.

Au début, j’attribuais cet état à la mentalité du «si je fais quelque chose, je vais bien le faire». Par la suite, j’ai réalisé que c’était devenu plus que ça. Peu à peu, sans m’en rendre compte, mon désir de bien faire les choses a dépassé la simple motivation saine pour tomber dans l’autre extrême ; celui du perfectionnisme malsain. Mon niveau d’anxiété était constamment au maximum. J’étais épuisée, au bord des larmes et je travaillais tout le temps en pensant que ça apaiserait mon stress. Cocher une case de ma «To-do list» me donnait un minuscule instant de satisfaction avant que je me lance dans la tâche suivante.

Faire «bien» un travail n’était plus suffisant pour moi. Je pouvais passer des heures à peaufiner tous les détails sans jamais être satisfaite. Je finissais par remettre mes travaux presque-parfaits et je me retrouvais seulement avec un grand sentiment de vide. Un vide de sens. La différence entre un A+ ou un B n’apportait absolument rien de plus à ma vie. Je dirais même que c’était une distraction qui m’empêchait de me concentrer sur ce qui est vraiment important pour moi : mes amis, ma famille, mes passions, mes projets, les petits moments du quotidien… Maintenant que je comprends mieux ma tendance perfectionniste, j’essaie de me rappeler trois choses :

  1. Rien n’est parfait. On peut toujours améliorer un travail ou étudier plus pour un examen, mais ça ne veut pas dire qu’il FAUT le faire. On doit apprendre à s’arrêter lorsque c’est assez.
  2. Tout est éphémère. Il y aura toujours le «après». Après la remise du travail ou après l’examen, la vie continue. Qu’on soit satisfait ou déçu de sa performance, ce sera vite oublié !
  3. Le parfait est l’ennemi du bien. On peut parfois être paralysé à l’idée de commencer un projet de peur que le résultat ne soit pas parfait. J’ai souvent été victime du syndrome de la page blanche. Il faut se rappeler qu’un échec est une occasion d’apprentissage et qu’il faut prendre de l’expérience avant de devenir bon dans n’importe quelle discipline.

Il en va de soi que c’est plus facile à dire qu’à faire. Je suis perfectionniste dans plusieurs aspects de ma vie, mais c’est l’anxiété de performance à l’école (et au travail) qui m’affecte le plus. Je suis chanceuse d’avoir des gens dans mon entourage qui me ramènent à l’ordre lorsque j’en fais trop et que je me sens dépassée. Il faut constamment remettre les choses en perspectives, se poser les bonnes questions et s’observer pour s’assurer de mettre son énergie au bon endroit. On me dit que plus on y travaille, plus ça devient naturel. Pour moi, c’est un travail en cours. Mais bon, rien n’est parfait n’est-ce pas ?

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