La carrière des HPI ne semble pas être un fleuve tranquille. J’observe d’un œil curieux et intéressé mes camarades HPI parler de leur plan de carrière ou bien de leur parcours. Je remarque qu’il peut être globalement moins « classique » que celui des neurotypiques. Personnellement, j’étudie en développement de carrière. Je m’intéresse donc particulièrement aux enjeux de carrière des HPI. En orientation, on aime souvent utiliser les intérêts de la personne afin de l’aider à trouver un domaine ou un emploi qui lui correspond. Dans le cas particulier des HPI, les intérêts sont souvent multiples, dans toutes les directions, et ils changent souvent. Quand choisir est de renoncer, et que de renoncer n’est pas acceptable, comment faire pour vivre une carrière épanouie?
Alors, comment faire pour s’orienter?
Malheureusement, il n’y a pas de réponse parfaite à cette question. Sur mon blogue, je veux proposer plusieurs exercices et plusieurs réflexions afin d’aider ceux qui en ressentent le besoin à s’orienter et à savoir où mettre leur énergie. Étant donné la pluralité des intérêts, un bon moyen de s’orienter est de se baser sur les valeurs qui, elles, sont plus stables dans le temps. Les valeurs vont permettre de s’assurer que le travail ou le domaine choisi ait du sens pour la personne. Par exemple, si l’éducation est importante pour vous, aller en enseignement pourrait être une bonne idée. Cela étant, il faudrait vérifier vos intérêts et vos aptitudes afin de cibler plus spécifiquement la matière et le niveau auquel vous voulez l’enseigner. Il est important d’écrire vos objectifs que ce soit pour vos projets de carrière ou pour vos projets personnels. Cela va aider à la motivation et à faciliter la réalisation de ceux-ci. Pour savoir comment bien rédiger des objectifs personnels ou de carrière, je vous invite à aller lire sur les objectifs SMART. Si tu es perdu dans ton choix de carrière, que tu changes tout le temps d’idée ou que tu veux des nouveaux défis, je t’invite à consulter un professionnel du développement de carrière qui pourra t’aider dans ta réflexion.
Critères pour une carrière épanouie
À la suite de lectures sur le sujet, notamment Les Philo-cognitifs de Fanny Nusbaum, Olivier Revol et Dominic Sappey-Marinier, je remarque plusieurs critères pour choisir un domaine de carrière chez les HPI :
- Il faut que le domaine choisi ait un sens, qu’il soit profondément ancré avec les valeurs de la personne.
- Avoir accès à une pluralité de tâches et de défis, ne pas faire toujours la même chose ou avoir la flexibilité de changer régulièrement d’emploi dans son domaine.
- Que l’emploi soit stimulant intellectuellement que ce soit au niveau des apprentissages ou de la créativité.
- Avoir une bonne autonomie dans son travail.
Concernant le 4e point. Malheureusement, il n’y a pas encore assez d’études sur le sujet. J’observe pourtant qu’il n’est pas rare qu’un HPI s’épanouisse davantage quand il est son propre patron. Peut-être que, justement, être son propre patron, facilite non seulement l’autonomie, mais les autres critères nommés plus haut. Cela étant, il est très possible de se trouver un emploi traditionnel qui va répondre aux besoins spécifiques d’un HPI. Dans tous les cas, il ne faut pas hésiter, quand celui-ci n’est plus stimulant, à prendre le temps de voir ses options. Même si le changement peut être stressant, celui-ci peut venir redonner la motivation et le plaisir dans la vie professionnelle. Il n’est pas toujours nécessaire de changer de milieu de travail, parfois, changer les tâches ou le poste peut être suffisant. Je compte m’informer de plus en plus sur la carrière des HPI. Je ferai mon possible de vous partager sur mon blogue mes trouvailles les plus intéressantes.
Bonjour,
Merci pour cet article ! J’aimerais ajouter mon témoignage. J’ai découvert, il y a un an que j’étais HPI, après avoir été consulté un psychologue car je ne me sentais pas à ma place dans TOUS les emplois que j’ai pu faire (j’ai 32 ans aujourd’hui). J’ai changé 5 fois d’orientations (études et professionnelles), j’ai « réussi » dans toutes ses orientations mais cela ne m’a pas permis de m’épanouir. Je suis actuellement en reconversion pour être psychologue. Je me tourne vers ce poste car il offre une grande autonomie, on peut continuer à se former tout au long de sa vie et surtout, l’empathie naturelle que j’ai au quotidien m’aide énormément pour accompagner les personnes qui en ont besoin.
Je me suis longtemps demandée si c’était normal de vouloir aussi souvent changer d’emploi et finalement, je me suis rendue compte qu’à partir du moment où je n’avais plus rien à apprendre, je m’ennuyais. Un parcours atypique n’est pas forcément négatif, mais c’est parfois difficile de l’expliquer au monde extérieur…
Bonjour Amandine,
Je te souhaite une belle expérience en psychologie. C’est un beau projet que tu as. En effet, avoir un emploi stimulant avec un apprentissage « infini » peut être une solution pour s’épanouir.
Ce n’est pas nécessairement négatif, cela permet de découvrir plein de domaines et de s’intéresser à plein de sujets. Par contre, il peut y avoir une souffrance associée à l’instabilité. Après, il faut trouver notre stabilité dans notre instabilité.
Merci de me lire,
Charly